mardi 25 janvier 2011

Le Pape se prononce sur la communication virtuelle?

[par Hans-Georg Lundahl, mardi 25 janvier 2011, 12:47]

Et ça ne serait pas typique de la communication tout court?


Dans le monde numérique, transmettre des informations signifie toujours plus souvent les introduire dans un réseau social, où la connaissance est partagée dans le contexte d'échanges personnels.



Et transmettre des informations oralement ne signifierait pas les introduire dans un réseau social? Sa Sainteté réserve donc toute interaction orale pour échanges avec des étranger complets qu'il n'a jamais connu et auxquels il ne reparlerait jamais (donc pas de son propre réseau social) et sous la réserve qu'ils ne doivent pas faire autrement (pour que les informations ne soient pas introduits dans leurs réseaux sociaux non plus)? Je ne crois pas ça.

La claire distinction entre producteur et consommateur de l'information est relativisée et la communication tendrait à être non seulement un échange de données, mais toujours plus encore un partage.


La différence entre "échange de données" et "partage" ne me parait pas claire, donc je ne suis pas capable de me prononcer sur le "plus encore". Par contre: "la claire distinction entre producteur et consommateur de l'information" ne se trouve normalement pas en dehors de la relation entre auteur et lecteurs distants ou David Attenborough et le public de télévision. Dans la classe il n'y a pas cette claire distinction, même la paroisse permet parfois des paroissiens à commenter sur la prêche. Benoît XVI ne va pas ignorer le cas où Nestorius fut hué par un simple laïc à Constantinople, à propos son refus d'appeler la Sainte Vierge Théotokos. Il y a des lecteurs qui ont écrit à Tolkien et CSLewis, il y a des spectateurs qui contribuent par téléphone aux programmes populaires, il y a de même sur la radio. L'internet l'intensifie.

Cette dynamique a contribué à une appréciation renouvelée de la communication, considérée avant tout comme dialogue, échange, solidarité et création de relations positives.


Fort bien.

D'autre part, cela se heurte à certaines limites typiques de la communication numérique : la partialité de l'interaction, la tendance à communiquer seulement quelques aspects de son monde intérieur, le risque de tomber dans une sorte de construction de l'image de soi qui peut conduire à l’auto complaisance.


Typiques de la communication numérique? Mais le pape rêve!

  • Dans une conversation alors, son interaction avec l'autre est totale?
  • Dans une conversation il partage tous les aspects de sa vie intérieure?
  • Dans une conversation il ne se construit pas un image de soi qui le conduit à l'auto-complaisance?


Alors, il lui reste quoi à confesser dans le sacrement de pénitence? Alors, pourquoi la confession privée plutôt que publique devant toute la paroisse comme le veulent les sectes évangélistes? Si on n'a honte ou pudeur ou timidité (ou simple jugement de non-relévance pour le contexte) de rien dans ses conversations, pourquoi pas confesser le tout sans réserve devant tous? Mais il rêve!

Et ses lettres sur papier, qui ne sont pas numériques, quoique virtuelles, il y partage tout sans réserve, il a une intéraction totale, il ne se construit aucun image de soi? Mais il rêve!

Ou peut-être il ne rêve pas, mais répète, bêtement un slogan anti-internet de quelque psychologue appartenant à quelque synagogue de Satan. Car là, dans les synagogues de Satan (il y en a plusieurs), on multiplie les critères inutiles et fait des petites considérations partielels en même temps qu'on néglige les considérations les plus élémentaires de la justice et de l'équité pour ne rien dire de la charité.

Je viens juste de lire la troisième paragraphe de son message (<--- lien à cliquer) pour

LA 45ème JOURNÉE MONDIALE
DES COMMUNICATIONS SOCIALES


dont la date prévue est le 5 juin 2011 et qui s'appelle:

Vérité, annonce et authenticité de vie à l’ère du numérique


Déjà dans la quatrième paragraphe, je crois avoir traqué quelle synagogue de Satan est coupable. Les psychologues.

Les jeunes, surtout vivent ce changement de la communication, avec toutes les angoisses, les contradictions et la créativité propre à ceux qui s'ouvrent avec enthousiasme et curiosité aux nouvelles expériences de la vie.


Les angoisses ne sont pas ceux des jeunes, mais des psychologues. Ce qu'est très évident.

[j'ai prolongé l'article d'origine avec des commentaires:]

Autre citation:

Les croyants, en témoignant leurs plus profondes convictions, offrent une précieuse contribution pour que le web ne devienne pas un instrument qui réduise les personnes à des catégories, qui cherche à les manipuler émotivement ou qui permette à qui est puissant de monopoliser les opinions des autres.


Déjà le fait de communiquer par internet plutôt que par télévision ou même salle de classe permet beaucoup moins aux puissants de monopoliser les opinions des autres.

Par contre, j'ai vu sur internet - dans certains réseaux - des tentatives de faire un front commun pour le Christ et pour l'Église et d'exclure les fidèles dont le témoignage est dissonant de ce front commun.

Comme pro-Espagne, notemment en 1492 (Grenade et Hispaniola), 1519 (Tenechtitlán), 1531 (Pérou), 1939 (prise de Madrid) et comme peu diplomatique face à des subterfuges trop mauvais et hyperréclamés pour l'anticléricalisme ou l'athéisme, je me trouve parfois en position de "témoin dissonant". En plus que je suis géocentrique et créationniste.

Qui est mon «prochain» dans ce nouveau monde ? N’y a-t-il pas le danger d'être moins présent à ceux que nous rencontrons dans notre vie quotidienne ordinaire ?


Un rencontre virtuel et un rencontre physique peuvent tous les deux être qqc que nous passons très vite ou que nous donnons beaucoup d'attention.

[En plus, pour beaucoup des gens internet est précisement une partie de la vie quottidienne ordinaire]

N’y a-t-il pas le risque d'être plus distrait, parce que notre attention est fragmentée et absorbée dans un monde «différent» de celui dans lequel nous vivons?


On vit dans des mondes différents, que ça soit sur le web ou pas. La personne derrière l'écran il y a dix mille kilomètres d'ici est comme la personne derrière la plume et le pepier il y a dix mille kilomètres d'ici et X jours en plus avant. Il y a des gens pour qui vivre est beaucoup répondre à des lettres. Il y a aussi des gens pour qui le quottidien n'est pas social du tout.

[La fonction chat risquerait effectivement à distraire l'attention et la fragmentiser, mais on n'est pas obligé d'en faire son moyejn principale comme communication numérique]

Avons-nous le temps d’opérer un discernement critique sur nos choix et de nourrir des rapports humains qui soient vraiment profonds et durables ?


Mais on ne le fait pas toujours non plus dans sa vie dite réelle. Même moins que sur internet souvent. Partout il y a des gens avec qui on se supporte assez bien tant que tout est superficielle. Ce n'est pas chaque rélation sociale qui doivent être un mariage: au contraire, si nous croyons la monogamie.

[Si la question ne s'agit pas de ne pas toujours l'avoir, mais de ne pas l'avoir du tout, alors aussi il y a une réponse au pape et une très bonne: on a le temps qu'on donne et on donne ce qu'on veut moins ce qu'on se trouve empêché de donner.]

Il est important de se rappeler toujours que le contact virtuel ne peut pas et ne doit pas se substituer au contact humain direct avec les personnes à tous les niveaux de notre vie.


TOUJOURS? Et en plus À TOUS LES NIVEAUX?

Notons qu'ici il ne s'agit pas de numérique, mais en virtuel en général. Le contact entre auteur et lecteur est virtuel. En certain cas même unilatérale, à moins que soit réelle aussi - ce qu'est le cas - les intercessions que nous pouvons faire pour les âmes en purgatoire, que nous pouvons demander à eux et à celles au ciel.

J'aurais aimé avoir un pape avec plus de contact virtuel avec St Thomas d'Aquin, peut-être. Et moins de contact direct avec certain connards.

Hans-Georg Lundahl
Mairie du III/Paris
prolongé sur
Bibl. Audoux/Paris III
25-I-2011, fête de la
Conversion de St Paul Apôtre.

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